Publiée par les éditions « Bruno Doucey », Maram Al Masri est une exilée syrienne qui nourrit chaque jour son espoir sur YouTube et Facebook ; son espoir, et son désespoir bien sûr, de voir un jour son pays sortir de l’enfer.
Muriel Szac, qui fait très souvent les commentaires des livres édités, laisse en deuxième de couverture un témoignage qui vaut toutes les logorrhées.
Alors place au poème...
ELLE VA NUE LA LIBERTÉ
Nous, les exilés
qui vivons à coups de calmants.
Notre patrie est devenue Facebook
cela nous ouvre le ciel
fermé devant nos visages
aux frontières.
Nous, les exilés
nous dormons en serrant contre nous
notre téléphone mobile.
Sous les lumières
des écrans de nos ordinateurs
nous nous assoupissons pleins de tristesse
et nous réveillons pleins d’espoir ;
Nous les exilés,
rôdons autour de nos maisons lointaines
comme les amoureuses rôdent
autour des prisons,
espérant apercevoir l’ombre
des leurs amants.
Nous, les exilés, nous sommes malades
d’une maladie incurable
Aimer une patrie
mise à mort.