- Portrait de Jean Follain peint par Maurice Denis
APERCEPTION DE LA MORT
APERCEPTION DE LA MORT
Quand les maisons se penchent un peu
des filles aux fenêtres se montrent
tandis qu’au fond d’une pièce noire
luit le peu d’or d’une montre
suspendue au clou rouillé
et les vengeances au faubourg
font jaser ;
la marâtre arrive
et sourit tenant des lilas,
chacun a fortement prédit
que bientôt enfin elle sera
prête pour la fosse commune.
Savates à la crasse cirée
vous serez sur le carreau rouge
dépossédées de ses pieds noirs,
prises de l’hirsute chiffonnier
ou jeu de quelque chat sauvage,
savates vous irez rejoindre
un amas de vieux étendards
tandis qu’elle ne sera plus là
cachant des lettres en son corsage
épiant les démolitions
dans le quartier qu’on reconstruit
et craint un pain sous son bras
à l’entour des mortiers fumants