William Shakespeare, poète du 25 avril

Lundi 25 avril 2016, par Mots Passants

Dans le cadre de notre partenariat avec l’université, nous avons l’occasion de nous manifester le jeudi 19 mai à 17 heures au Musée des moulages, dans l’enceinte de la faculté des Lettres, avec la participation de l’une des professeures de l’IRCL (Institut de recherche sur la période classique et les lumières), spécialiste de la langue de... Shakespeare justement, et à qui s’adjoindront deux anglicistes émérites, chargés de nous faire vivre en direct l’anglais de l’époque. Cette ballade mythologique sera l’occasion de faire le lien entre les nombreuses références que révèlent les quelque 38 pièces de théâtre de Shakespeare.

Mais en attendant, nous souhaitons que cette semaine soit pour vous l’occasion de découvrir ou de redécouvrir les 154 sonnets dont se sont émaillées les amours du poète ; amours mixtes où les allusions sont directes au jeune homme qui a un temps partagé la passion du maître de Stratford-upon-Avon.
Nous avons pour ce faire choisi la traduction de Jean Fuzier, qui a été professeur de littérature anglaise à la Faculté de Montpellier, qui donne ici une traduction sur la base d’un vieil anglais, dont il dira lui-même qu’elle ne peut en aucun cas rendre ni la rythmique ni la musique du vers anglais originel.


SONNET 14 (en anglais)

Not from the stars do I my judgement plucke,
And yet me thinkes I have Astronomy,
But not to tell of good or evil lucke,
Or plagues, or dearths, or seasons quallity,
Nor can I fortune to breefe my nuits tell,
Pointing to each his thunder, raine and winde,
Or say with Princes if it shal go wel
By oft predict that I in heaven finde.
But from thine eies my knowledge I derive,
And constant stars in them I read such art
As truth and beautie shah together thrive
If from thy selfe, to store thou wouldst convert :
Or else of thee this is prognosticate,
Thy end is Truthes and Beauties doome and date.

SONNET 14 (traduction en français)

Bien que ne tirant pas mon jugement des astres,
Je crois pouvoir me dire astrologue pourtant,
Mais pour pour annoncer les bonheurs, les désastres ;
Les pestes, les fléaux, la pluie et le beau temps ;
Aux instants je ne puis prédire leur histoire,
Assignant à chacun ou pluie, ou foudre, ou vent,
Ni révéler d’avance aux princes leurs victoires
Par des signes qu’au ciel je retrouve fréquents ;
Mais de tes yeux me vient connaissance entière,
Et je puis découvrir en ces astres constants
Qu’auprès de loyauté beauté sera prospère
Si tu fais sur ton fonds réserve d’un enfant :
Sinon je te prédis que ta fin doit marquer
À loyauté son heure, et son terme à beauté.

* (Ces poèmes sont tirés du volume « Les sonnets de Shakespeare » traduits par Jean Fuzier, et parus aux éditions Armand Colin.)

 

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