Giuseppe Ungaretti, poète du 14 avril

Jeudi 14 avril 2016, par Mots Passants

SOLILOQUE

1
Longtemps je t’ai cherchée en moi,
Jamais je ne te trouvais,
Puis ce qu’est vivre et le monde
M’ont été en toi révélés.

Ce jour-là je fus heureux,
Mais la jubilation du cœur
Frémissant m’avertissait
Qu’elle jamais ne m’assouvit.

Ce ne fut qu’égarement bref,
Déjà tes doigts de sommeil,
Comble de compassion,
Me caressent les yeux.

Attentive, tu m’as donné
Alors cet immense calme
Envahissant après l’amour
Qui en a connu la fureur.

2
le soleil refulgure en toi
avec l’aube resurgie.
Pareille gaieté de la mer
Me ramènera-t-elle à croire ?

C’est le leurre aujourd’hui de chair
Qui va dévastant mon cœur
Usé par le délire.

Toute visée le trompe,
Le miracle ne revient plus
Que factice, aveuglant.

3
L’amour que j’ai pour toi,
Amour, fait des miracles,
Et quand tu crois m’avoir fui,
Je te surprends, mon amour, qui te leurres,
La pureté revenue
M’illuminer les yeux.

Giuseppe Ungaretti

 

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