Eugenio Montale, poète du 18 mars

Vendredi 18 mars 2016, par Mots Passants

La Comédie du Livre pointe le bout de son nez, Montpellier s’y prépare et Mots Passants aussi ; nous participons à une lecture d’extraits d’œuvres des poètes italiens Eugenio Montale et Giseppe Ungaretti, qui aura lieu le dimanche 29 mai à 17 heures à la Salle Pétrarque (on ne pouvait trouver mieux pour cet hommage à la poésie italienne !)
Donc nous commençons aujourd’hui la publication de textes de Montale, qui seront lus à cette occasion. Ces textes sont tirés du recueil « Poèmes choisis » dans la collection « Poésie / Gallimard ». Nous avons la chance d’aborder ici une écriture qui, par la langue, est cousine très proche de la nôtre puisque notre patrimoine linguistique est formé en partie de la langue latine. Cette réalité se ressent à la fois dans le rapport au monde du poète, et dans la manière formelle de l’aborder. Ainsi le rythme et la musique s’accordent-ils pour produire une poésie dont la complexité nous est malgré tout immédiatement compréhensible.


MARÉE BASSE

Soirées de cris, lorsque la balançoire
oscille sous la tonnelle d’alors
et qu’une vapeur sombre voile à peine
la fixité de la mer.

Fini ce temps. À présent franchissent le mur
de rapides vols obliques, la descente
De toute chose ne s’arrête pas et sur la rive
escarpée s’estompe même le rocher
qui le premier te porta sur les vagues.

Dans le souffle du printemps arrive
un lugubre ressac
d’existences aspirées ; et dans le soir,
noir liseron, seul ton souvenir
s’enroule et se défend.

Il se lève sur les remblais, sur le tunnel plus loin
où très lentement le train s’enterre.
Puis un troupeau lunaire survient
sur les coteaux, invisible, et les broute. _

Eugenio Montale

 

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