« La vigne se r’biffe », comme dirait Simenon.
Quand on vous disait que Rose Calou avait du tempérament, on ne se trompait pas ! Et voilà déjà qu’on n’est pas détrompé.
Un petit poème en forme de pamphlet, gentil, mais pamphlet tout de même, qui montre, s’il en est besoin, que les ateliers ne sont pas toujours un long fleuve tranquille, et que les écrivains, surtout les poètes, aiment bien les ruisseaux, les torrents, les chutes vertigineuses, les milliards de gouttes qui en naissent… Bref ! voilà...

L’ATELIER

Métaphores fleuries, mots rutilants
Déroulés en copeaux bouclés
Sous la rigueur du rabot,
Réduits en lanières et poussière
Par la gouge et le ciseau,
Il faut bien vous sacrifier
Sur l’établi de la belle ouvrage !

Vous répandez au sol encombré
Des odeurs âcres de forêt
D’écorce brute et de mousse,
Puis en flambée d’orgueil
Vous projetez aux murs
L’ombre précise des meubles polis
Avant d’écrire haut dans le ciel,
Lettres de fumée indécise,
La douleur de l’apprentie poète.