Jean Amrouche, poète du 4 décembre

Vendredi 4 décembre 2015, par Mots Passants

Allah ! Allah !

Ô la fenêtre sur la rivière !
Un garçon est sorti,
Son cou est blanc comme la laine !

Hélas ! mon père, le triste jour
Qu’il s’en est allé vers l’exil !

Allah !Allah !
Ô la fenêtre sur la mer !
Un garçon est sorti,
Son cou est une colonnette d’ambre !

Hélas ! mon père, le triste jour
Qu’il a pris le chemin de Sétif !

Allah ! Allah !
Ô la fenêtre vers la montagne !
Un garçon est sorti,
Son cou est une colonnette de corail !

Hélas ! Hélas ! le triste jour
Où il a pris la route d’Alger !



J’ai connu les jours les plus beaux :
En moi coulait un sang généreux,
Et du ciel pleuvait l’abondance.

Près de moi j’avais mes deux filles,
Aussi belles que filles de France.
Ma joie surpassait toute joie.

Maintenant qu’elles sont mariées,
Je suis seule avec mes chagrins ;
La ruine a mis le comble à ma peine.

Jean Amrouche.

 

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