Jean Amrouche, poète du 1er décembre

Mardi 1er décembre 2015, par Mots Passants

CHANTS SATIRIQUES

Ah ! si j’avais pu deviner l’avenir
Sur mon front au chiffre funeste !
Mais sur la voie des aventures
Dès longtemps il fallait m’arrêter.

Dans l’opulence elles m’ont ébloui de vaines promesses,
Dès qu’elles ont vu ma gêne elles m’ont abandonné,
Et mon corps s’est usé à suivre leurs mirages.

Avec un couteau elles ont voulu m’égorger,
De mon pays elles ont cherché à m’exiler,
Elles ont donné ma tête en holocauste.




Avec le faucon je volais de conserve,
J’était ivre de liberté.

Planant sur les courants du ciel
Sur l’infini des terres j’étendais mes regards.

Selon mon plaisir je choisissais ma nourriture,
Au gré de mon humeur changeante.

Mais du jour que j’ai connu la chaîne,
Ma santé s’est altérée,
Je n’ai pu passer une nuit sans souci.

Jean Amrouche

 

Donnez-nous votre sentiment sur ce texte, en cliquant sur ce lien :

Réagir à ce texte

ainsi vous rendrez le site plus interactif par vos contributions, merci d’avance.