Question posée lors d’un atelier d’écriture poétique : « Quelle est la couleur du vent ? »
Il en ressort une déclinaison de textes, dont voici une première livraison.
Serge Mosser apporte à cette question de multiples réponses, toutes fondées sur l’idée que le vent, c’est bien connu, n’a pas qu’une couleur, et que, selon les yeux qui le regardent, les oreilles qui l’entendent, et les cheveux qui s’en ébouriffent, le vent peut nous apparaître rouge, bleu, vert, blanc ou noir…
Brassens en disait, parlant de la tramontane : « Le vent qui passe à travers la montagne me rendra fou ». Nous pourrions rajouter, selon l’adage : un vent génial est un vent fou qui a réussi...

LES COULEURS DU VENT

Vois le vent bleu azur, qui lave le ciel et balaie les nuages,
Vois le vent outremer d’équinoxe, qui monte les vagues et démonte les dunes,
Et vois là-bas le vent rose aux seins gonflés, qui abreuve la terre, son enfant,
Et le vent froid, blanc de transparence, qui fauche femmes et enfants.
Viennent alors le vent vert qui traîne sa poussière d’or et d’argent,
Le vent blond, qui efface jusqu’au souvenir de ta blonde chevelure,
Le vent rouge au couchant qui peigne les cheveux du soleil levant,
Et le vent arc-en-ciel, si discret, qui devient vent de Dames, légère brise marine, et fait oublier l’ardeur du soleil hypocrite.

Et les incendies attisés de vents fous, d’étendre sur moi leurs ravages…

— Serge Mosser