Tudor Arghezi, 4e épisode le 22 septembre

Mardi 22 septembre 2015, par Jean Gelbseiden

Voici venu le temps de l’automne, où les feuilles commencent à jaunir et, d’un dernier élan de regret vers le ciel, se pâment lentement vers le sol. Nostalgie chez les uns — regret des choses et des pays, selon l’étymologie — il devient espoir chez les autres, comme en témoigne le poème qui suit.

ACCORDAILLES

Veux-tu bien être ma terre, mon champ,
Avec ses semailles, ses vignes, ses étangs,
Ses forêts, ses sources et ses bêtes sauvages ?

La mamelle lourde, nos vaches
Viendront en troupeau meugler
À notre huis d’acacias et de fleurs bleues mêlées.

Les belettes joueront dans notre cour
Avec porcelets et canards, en grand concours.

Les poussins au duvet de levantine
Compteront les graines de millet fines,
Chassant les moustiques de tous côtés.

Tout devant chez nous, les érables tachetés
Frissonneront et le coq chantera.

Nous aurons des corbeilles de fleurs plein les bras.
Avec des tiges d’osier,
Nous tresserons ensemble ton trousseau de fiancée.

Et avec la laine des brebis
Nous ferons aux chatons des lits.

Veux-tu bien être mon jardin
De hautes herbes et de velours fin ?

 

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