Philip Larkin, poète du 10 juin

Mercredi 10 juin 2015, par Jean Gelbseiden

Eh bien ! En voilà des idées… Mais des idées justes sur la solitude de ces lieux bientôt presque désaffectés, au point que certains sont devenus des galeries d’exposition ; ce qu’ils étaient déjà d’ailleurs…
Nous n’en publions qu’une partie car le poème est un peu long. Si néanmoins vous voulez en connaître la suite, laissez-nous un message en commentaire, avec vos coordonnées, nous vous l’adresserons en entier.


CHURCH GOING

Once I am sure there’s nothing going on
I step inside, letting the door thud shut.
Another church : matting, seats, and stone,
And little books ; sprawlings of flowers, cut
For Sunday, brownish now ; some brass and stuff
Up at the holy end ; the small neat organ ;
And a tense, musty, unignorable silence,
Brewed Gold knows how long. Hatless, I take off
My cycle-clips in awkward reverence,

Move forward, run my hand around the font.
From where I stand, the roof looks almost new —
Cleaned, or restored ? Someone would know : I don’t.
Mounting the lectern, I peruse a few
Hectoring large-scale verses, and pronounce
’Here endeth’ much more loudly than I’d meant.
The echoes sigger briefly. Back at the door
I sign the book, donate an Irish sixpence,
Reflect the place was now worth stopping for.
(...)



SANS ÉGLISE ?

M’étant assuré que rien ne s’y déroule,
je m’introduis, laissant battre la porte qui se ferme.
Encore une église : paillasson, chaises et pierre,
Avec des livrets ; jonchées de fleurs, coupées
Pour dimanche, brunies à présent ; du cuivre et des choses
Dressées à l’autre bout, côté sacré ; le petit orgue net ;
Et la tension d’un silence moisi, qu’on ne peut ignorer,
Brassé il y a Dieu sait combien. Sans chapeau, j’enlève
Mes pinces à vélo en guise de gauche génuflexion,

M’avance, laisse courir ma main autour du bénitier.
D’où je me tiens, le toit semble presque nouveau —
Nettoyé, ou restauré ? Quelqu’un pourrait le savoir : moi, non.
Montant au lutrin, je me pénètre de quelques versets
En gros caractères et impérieux, prononçant
L’ ’ici prend fin’ beaucoup plus fort que je ne l’aurais voulu.
Les échos répercutés ricanent un instant. De retour à la porte,
Je signe le livre, offre une pièce de six pennys irlandaise,
Me fais la réflexion que l’endroit ne valait pas la peine qu’on s’y arrête.
(...)

Philip Larkin

 

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1 Message

  • Philip Larkin, poète du 10 juin 11 juin 2015 13:14, par Jacky Trotereau

    Un texte qui semble nous éloigner du sacré ; texte qui se concentre essentiellement sur une atmosphère où le visiteur se sent étranger.
    Personnellement je n’y sens pas le recueillement, l’abandon, dans un lieu censé vous élever au-dessus de soi...
    Un regard de touriste quoi ! presque profane et qui reste dans la description de sensations physiques...

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