Dimitris Tsaloumas, poète du 31 mars 2015

Mardi 31 mars 2015, par Mots Passants

CAFÉ DU MATIN

D’une luisance de citronniers, d’un bleu ciel cassant
la lumière s’attarde à ses coudes posés
sur la table vide de la cuisine.
Elle tient sa tasse à deux mains
le dos voûté pour boire.
Ses cheveux dénoués du matin
masquent son regard
comme les ailes d’une poule couveuse.

L’homme regarde par la fenêtre —
un pigeon perché sur la palissade,
des tuiles, la cheminée écaillée
de la maison voisine. Aucune parole n’émerge
des masses d’ombre de la nuit.
C’est qu’il doit traverser la friche,
le no man’s land.

Les provisions sont à l’abri : quels ingrédients,
ce qu’il faut pour le repas du soir.
Ils traînent, se raidissent contre le baiser
qui va les séparer pour la journée.

Dimitris Tsaloumas.

 

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