Tout est dans tout, et inversement… Le poème « Archerie japonaise » pourrait y faire penser. Dédié à la belle-fille japonaise d’un couple ami, la jeune Ayako Morris, ce poème philosophique fut écrit alors qu’Aleksander Wat séjournait chez les Morris, à Nesles-la-Gilberde, au sud-est de Paris…
ARCHERIE JAPONAISE
I
ARCHERIE JAPONAISE
I
La main dit à la corde :
Sois docile.
La corde répond à la main :
Bande-moi hardiment.
La corde dit à la flèche :
Vole comme l’éclair.
La flèche répond à la corde :
Attise mon élan.
La flèche dit au but :
Brille.
Le but répond à la flèche :
Aime-moi.
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Le but dit à la flèche corde main oeil :
Ta twam asi
Ce qui en langue sainte signifie :
Je suis toi.
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(Commentaire d’un chrétien :
Mère de Dieu
Protège le but, l’arc, la flèche,
et l’archer.)
— Aleksander Wat, Nesles-la-Gilberde, août 1956