David Le Breton, anthropologue et sociologue, publie chez Métailié un essai tout à fait d’actualité et résolument passionnant. Une présentation par l’auteur lui-même dans l’émission « Dans quelle éta-gère », l’émission littéraire de Monique Atlan ce 27 février dernier, m’en a convaincue.

David Le Breton nous parle de la difficulté d’assumer sa personne dans le monde d’aujourd’hui où on n’a plus de boussole, harcelés que nous sommes en permanence par l’univers de la communication, et où il faut sans cesse répondre aux responsabilités qui sont les nôtres.
Face à cela : la tentation de se retirer du jeu, de faire une pause, de disparaître dans la blancheur du monde. Et les échappatoires sont multiples : il en est de douloureuses (le sommeil, la dépression, le burn-out, les conduites à risques) mais d’autres aussi, heureusement plus positives, comme la marche, la randonnée ; là, une multitude de marcheurs cherche l’anonymat des sentiers pour se retrouver à l’intérieur du monde, sans sur le dos le poids des contraintes de leur identité.

Voici l’extrait proposé par l’émission :
« J’appellerai blancheur cet état d’absence à soi plus ou moins prononcé, le fait de prendre congé de soi sous une forme ou une autre à cause de la difficulté ou de la pénibilité d’être soi. Dans tous les cas, la volonté est de relâcher la pression. »

« Disparaître de soi », David Le Breton, éditions Métailié