Umberto Saba, le poète du 27 février 2015

Vendredi 27 février 2015, par Mots Passants

CENERI

Ceneri
di cose morte, di mali perduti,
di contatti ineffabili, di muti
sospiri ;

vivide
fiamme da voi m’investono nell’atto
che d’ansia in ansia approssimo alle soglie
del sonno ;

e al sonno,
con quei legami appassionati e teneri
ch’ànno il bimbo e la madre, ed a voi ceneri
mi fondo.

L’angoscia
insidia al varco, io la disarmo. Come
un beato la via del paradiso,
salgo una scala, sosto ad una porta
a cui suonavo in altri tempi. Il tempo
ha ceduto di colpo

CENDRES

Cendres
de choses mortes, de maux perdus,
de contacts ineffables, de muets
soupirs :

vivaces
des flammes venant de vous m’assaillent quand
d’inquiétude en inquiétude je touche au seuil
du sommeil ;

et au sommeil,
avec ces liens passionnés et tendres
qui lient l’enfant et la mère, et à vous cendres
je me mêle.

L’angoisse
guette au passage, je la désarme. Comme
un bienheureux la voie du paradis,
je gravis des degrés, m’arrête à une porte
où je sonnais en d’autres temps. Le temps
a cédé d’un coup.

Umberto Saba (1933-1934) _

 

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