Jean-Claude Renard, suite et fin

Mardi 17 février 2015, par Mots Passants

Pour terminer ce pèlerinage à sept des stations que propose Jean-Claude Renard, « L’Équilibre d’être » poème en prélude sans doute à un autre grand poème imprégné de la quête du poète vers Dieu :
"Et faites, Père pur, Père de vérité,
de justice et de force,
que je ne veuille plus que ce que vous voulez
pour m’unir à vos noces".

Ce dernier poème que nous présentons est un jeu extrêmement subtil entre le « je » et le « moi », où Jean-Claude Renard se met en quelque sorte en équation, poème tourné vers la divinité relative de l’Homme face à la divinité totale du dieu en lequel il croit. Il est bien quelquefois d’être confronté aux questions posées par le poème, même si le poète ne nous en donne pas la clé ; au moins cela nous oblige-t-il à réfléchir...


L’ÉQUILIBRE D’ÊTRE

Je meurs ici de n’être dans la mort
que le malheur de celui que je suis,
mourant ailleurs de n’être que le corps
de celui-là que je suis dans l’esprit.

Mais n’est en mal et ne mue en malheur
que celui-là qui est absent de lui,
qui est ici ce qu’il n’est pas ailleurs,
qui est ailleurs ce dont il meurt ici.

Je m’en irai d’où je suis en malheur
pour être ailleurs ce qu’il faut être ici,
pour être ici ce que je suis ailleurs
je m’en irai dans le feu que je suis.

Jean-Claude Renard

 

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