Gilles Simonnet (6)

Samedi 2 août 2014, par Joël Carayon

Les trains. Des trains qui nous emmènent dans le cours du poème, nous ses passagers. Et l’on se laisse porter par la chanson des mots sur des rails où l’amour se conjugue à rebours, s’égrène avec une pointe de nostalgie discrète où les confidences du poète délicatement pointent le jeu du hasard et des trains dans sa rencontre amoureuse.
Une vie simple se déploie le long des vers comme sur des rails.


LES TRAINS

Ce n’est pas toi que j’espérais
Quand j’attendais au bout du quai
Le retour d’un amour mort-né
Mais dans la foule agglutinée
C’est l’errance désespérée
De ton regard halluciné
Qui m’a mis le cœur à l’envers
Sur le sable de mes déserts.
Les trains n’amènent pas toujours
Les voyageurs que l’on attend.
Les trains se moquent des amours
Qui nous poussaient, le cœur battant,
Mais ils déposent sur le quai
Les amours qui nous font craquer,
Ceux qui viennent à l’improviste
Pour ôter notre masque triste.

Ce n’était pas toi l’attendue
Mais c’est toi que j’ai reconnue
Au milieu de ces inconnus
Et quand ton regard d’ingénue
A déposé l’arme ténue
Du rempart de l’amour déçu
Je t’ai mis le cœur à l’envers
Sur le sable de tes déserts.
Les trains n’amènent pas toujours
Les voyageurs que l’on attend.
Les trains se moquent des amours
Qui nous poussaient, le cœur battant,
Mais ils déposent sur le quai
Les amours qui nous font craquer,
Ceux qui viennent à l’improviste
Pour ôter notre masque triste.

Comme rails de chemin de fer
Nous avons marché de concert
Au paradis comme à l’enfer
Mais au royaume de la chair
Où les dieux ne valent pas cher
Seuls les secrets de tes yeux clairs
Nous ont mis le cœur à l’endroit
Dans le champ clos des fous du roi.
Les trains n’amènent pas toujours
Les voyageurs que l’on attend.
Les trains se moquent des amours
Qui nous poussaient, le cœur battant,
Mais ils déposent sur le quai
Les amours qui nous font craquer,
Ceux qui viennent à l’improviste
Pour ôter notre masque triste.

— Gilles Simonnet

 

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1 Message

  • Gilles Simonnet, 6 14 décembre 2014 19:46, par Jacky Troterau

    Ça me renvoie à des frissons déjà engrangés : des bons, des mauvais, mais ce sont les contrastes qui engendrent les mises en valeur... entre la tragédie et la comédie : l’être humain.

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