Gilles Simonnet « À pas de neige »

Dimanche 27 juillet 2014, par Mots Passants

Sic transit…Le poète, tel un clou, chasse-t-il l’autre ? Que nenni… il ne le remplace pas non plus, il sédimente simplement au fond des siècles sa personnalité et son écriture, enrichit le patrimoine international des milliers de ses couleurs individuelles qui donnent ainsi naissance à ce kaléidoscope littéraire que nous sommes fiers et heureux, jour après jour, de construire, à notre humble niveau.

Cette semaine, nous vous offrons la diversité de la pensée de Gilles Simonnet, qui titre, non sans humour, son recueil « Mi fugue mi raison ».
Tout est ainsi dit de son exégèse implicite. S’éloigner du réel le temps d’une déraison raisonnée, où la pensée reste lucide sur les « amours du poète »… Il écrit ainsi ses états d’âme dans une poésie souvent rimée, souvent classique et qui trouve justement son efficacité dans ce classicisme ; on se surprend souvent à chantonner ses textes comme s’il ne leur manquait que la musique, comme aussi l’on dit de certains animaux qu’il ne leur manque que la parole. Et-ce bien certain d’ailleurs qu’ils aient besoin de ce genre de langage parlé, puisqu’ils se font si bien comprendre par leurs attitudes ?
Le poète ainsi se fait-il comprendre par les élisions, les évocations, les demi-mots qui cachent les vraies pensées.


À PAS DE NEIGE

Je suis venue à pas de neige,
L’hiver et le froid en cortège,
Les bras ouverts sur ta chaleur,
Le corps frileux et le cœur vierge,
Brûler la mèche de tes cierges
Et le bois de la chandeleur.

Je n’ai pas mis dans mes bagages
Tous les pastels de mon visage
Et les faux-semblants de l’amour
Mais une nudité sauvage
Qui ne te fasse pas outrage
à la lueur du petit jour.

Si tu veux entrouvrir ta porte
Au vent d’hiver que je colporte
Comme un manteau de renard gris,
je te promets de faire en sorte
de n’apporter point la cohorte
des maléfices à bas prix.

Je me ferai fardeau de plumes
Lampe tempête qu’on allume
Mieux que petit bois pour le feu :
Je me ferai, si tu m’assumes,
Autant que le gris que tu fumes,
Aussi douce que je le peux.

Je suis venue à cœur fidèle
Et à corps qui brûle et qui gèle
Comme l’oiseau frêle et craintif
Avec l’espoir de rester celle
Qui fera jaillir l’étincelle
Au fond de tes yeux attentifs.

Gilles Simonnet

Pour en savoir plus, un seul conseil : acheter et lire son dernier recueil paru, « Mi fugue, mi raison » en s’adressant à :
Stephen Blanchard
19 allée du Mâconnais
21000 DIJON
Courriel : AeroPageBlanchard gmail.com
Tél : 06 12 68 15 47

 

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