Gilles Simonnet « Chasseur »

Jeudi 22 juillet 2021, par Mots Passants

Sic transit… Un poète, tel un clou, chasse-t-il l’autre ? Non bien sûr, il ne le remplace pas non plus ; tel un sédiment, il se dépose, créant ainsi pour l’avenir un magnifique potentiel culturel, témoin des années qui passent et s’accumulent.
Nous sommes fiers à Mots Passants, d’y contribuer jour après jour, à notre humble mesure.
Cette construction de fourmi, nous la devons bien sûr à la richesse créatrice infinie des nombreux poètes, étoiles lointaines ou brillantes dans l’univers infini d’Ouranos… Un philosophe, qui devait être poète à ses heures a dit : « Les philosophes sont comme certaines étoiles, elles semblent peu briller parce qu’elles sont trop hautes… »
C’est sans doute vrai aussi des poètes.

Nous abordons aujourd’hui l’écriture poétique de Gilles Simonnet, qui titre son dernier recueil, et non sans humour, « Mi-fugue mi-raison ». Tout un programme, non ? À mi-chemin entre la distance nécessaire du poète et sa dérision apparente. Bonne lecture à tous…


CHASSEUR

Courir, courir à travers champs,
Être chaque jour hors d’haleine,
Sous le soleil, par temps méchant,
Par les monts comme par les plaines ;
Ne pas cesser d’être à l’affût,
Aux aguets comme sentinelle,

Chasseur bien plus que ne le fut
Diane la belle,
Aussi vive que sa prunelle ;
Surtout ne pas mettre au repos
Ce cœur qui bat dans le désordre,
Fauve la griffe à fleur de peau
Et prêt à mordre ;
Être toujours premier partant
Pour la flèche tant poursuivie
Qu’Éros décoche à bout portant
À l’encoignure d’une vie.

Gilles Simonnet

 

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