EXIL
Au temps des heures claires,
nous avions partagé
la parole et le pain.
Nos peines, alors semblaient légères
en ces temps où la mort
évitait nos chemins.
Mais un temps vint
un temps où la guerre
noircissait les collines
et zébrait l’horizon
en éclairs de colère,
en orages de haine.
La peur nous a jetés
ensemble sur les routes,
pèlerins sans bannière,
par la force exilés,
hordes de vagabonds
perdus, désemparés.
Le peuple qui nous chasse
nous veut anéantis.
Nous marchons, épuisés,
mais l’espérance en nous,
endurante et tenace,
illumine la nuit,
nous fait tenir debout.
Françoise Hénault-Guerrand