Nathalie Bénézet, membre de l’atelier de poésie de Mots Passants, l’a intégré il y a peu.
« Quelques mois seulement pour essayer », disait-elle en y arrivant.
Cet essai est presque un coup de maître et, si elle prend place ici aujourd’hui, c’est qu’elle prouve, vous en serez juge, qu’elle est poète. Sans prétention, sans ostentation, avec tout le cœur qu’elle est capable d’investir dans ses textes. Pour exemple, le texte que vous pouvez lire ci-après...
EMPREINTE
Sous le ciel fragile de notre amour
l’ancre épaisse de nos solitudes
possède la terre féconde de nos nuits
dans un bruit sourd et noué.
Dans la collision de nos sexes,
nos cœurs se souviennent
des voies lactées, des horizons.
Des écailles de toi m’éclaboussent,
tes couleurs me parviennent par à-coups,
je m’attache à ton empreinte,
Celle que tu écris dans mon ventre
quand tu es en moi.
Mon cœur tremble,
le bruissement de ta peau sur la mienne,
nos jours sont sans orgueil.
Apeurés de l’oubli
craignant l’abandon
familiers de l’humiliation,
nous travaillons à l’amour
comme l’enfant se livre,
sans arrière, sans filet,
avec pour seule arme
la force d’y croire.
— Nathalie Bénézet