Jean Marot, le poète du 5 octobre

Vendredi 5 octobre 2012, par Mots Passants

RONDEAU ENVOYÉ À LA DAME

En attendant d’amour la joyssance,
Mon bien, m’amour,et ma seulle fiance,
Considerez le mal en quoy puys estre,
Mon palle tainct bien le donne à congnoistre,
Si vous daignez en avoir congnoissance.
Trois y a que suys en ceste dance,
Sans rien gaigner, fors ung peu d’esperance.,
Qui me repaist à force de promettre,
En attendant.
Si loyauté avec perseverance
De bien servir, veuillent recongnoissance
De leur bien faict, plaise vous me remectre
En vostre grace, et en plaisir me mectre,
Pour me donner de mes maulx allegeance,
En attendant.

RESPONCE DE LA DAME

En attendant, vous perdez vostre peine,
Ce n’est pas d’huy, ne de l’autre sepmaine,
Que tout à plat j’ay faict de vous reffuz :
De votre mal oncques cause de fuz,
C’est folle amour qui ainsi vous pourmaine.
Ne pensez pas que je soys si mondaine,
Que pour vous face œuvre qui soit vilaine,
Car à la fin vous vous trouveriez confuz,
En attendant.
Quelque propos qu’on me die ou ramaine,
Toujours seray de mon honneur certaine,
Et pour autant ne m’en sermonnez plus,
Si ne vouliez, comme ung sot, au surplus,
Mourir de soif aupres de la fontaine,
En attendant.

Jean Marot

 

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