« Hiroshima »

Lundi 6 août 2012, par Jean Gelbseiden

Pas de mots, sinon ceux du poème qui me vinrent un jour anniversaire, bien loin pourtant de la souffrance universelle qui fut engendrée… au nom de quoi ?


HIROSHIMA

Où ne survit que l’ombre
Sur la dalle fondue
D’un éclair dont s’aveuglent
Nos corps et nos mémoires

Où subsiste la plainte
Du gisant sur son lit
que les draps comme son suaire
enveloppent de blanc ;

Où suppure la plaie de l’enfant qui se meurt
Et qui ne comprend pas

Où survivent les morts
Qui depuis soixante ans
Restent ces étrangers
Que l’on ne verra pas

Où de l’autre côté
Dorment nos grands hommes
Du sommeil du juste
Qui ne se flétrit pas
Et donnent à leurs semblables
Des leçons de morale
Sur les affaires du jour et celles du passé
Que leur conduite insane ne tente d’effacer.

Aujourd’hui je les pleure
Ces cendres de mes frères :
Un souvenir d’horreur
Hante Nagasaki
Et brûle Hiroshima.

Jean Gelbseiden

 

Donnez-nous votre sentiment sur ce texte, en cliquant sur ce lien :

Réagir à ce texte

ainsi vous rendrez le site plus interactif par vos contributions, merci d’avance.