François de Malherbe, le poète du 03 juillet

Mardi 3 juillet 2012, par Mots Passants

IMITATION DU PSAUME
« Lauda Anima Mea Dominum »

N’espérons plus, mon âme, aux promesses du monde,
Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde,
Que toujours quelque vent empêche de calmer,
Quittons ses vanités, lassons-nous de les suivre :
"C’est Dieu qui nous fait vivre
C’est Dieu qu’il faut aimer".

En vain pour satisfaire à nos lâches envies,
Nous passons près des Rois tout le temps de nos vies,
À souffrir des mépris et ployer les genoux,
Ce qu’ils peuvent n’est rien : ils sont comme nous sommes
Véritablement hommes,
Et meurent comme nous.

Ont-ils rendu l’esprit, ce n’est plus que poussière
Que cette majesté si pompeuse et si fière
Dont l’éclat orgueilleux étonne l’univers,
Et dans ces grands tombeaux où leurs âmes hautaines
Font encore les vaines,
Ils sont mangés des vers.

Là se perdent ces noms de maîtres de la terre,
D’arbitres de la paix, de foudres de la guerre :
Comme ils n’ont plus de Sceptre ils n’ont plus de flatteurs :
Et tombent avecque eux d’une chute commune
Tous ceux que leur fortune faisait leurs serviteurs.

François de Malherbe

 

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