Amos Oz, le poète du 24 mai

Jeudi 24 mai 2012, par Mots Passants

ADAGIO

Du matin au soir brille au-dehors une lumière qui n’a aucune idée qu’elle est lumière.
Les grands arbres qui absorbent le silence n’ont nul besoin de découvrir ce qui constitue l’essence intrinsèque du bois. Des steppes incultes s’étendent indéfiniment sur le dos sans réfléchir à ce que leur vacuité a de pathétique. Les sables mouvants se déplacent sans demander où, jusqu’à quand et pourquoi. Toutes ces merveilles sont merveilleuses, mais ne s’émerveillent pas. La lune rouge qui émerge, semblable à un œil exorbité qui roussit l’obscurité du ciel, ne s’étonne pas de sa propre désolation. Un chat somnole sur un mur. Il somnole et respire. Sans plus. Chaque nuit, le vent souffle en tourbillonnant sur les forêts et les collines. Il tourbillonne continuellement. Il souffle. Sans réfléchir et sans protester. Toi seul, poussière et humeurs, tu écris et effaces toute la nuit en cherchant une raison, une manière de rectifier.

Amos Oz
AMOS OZ

 

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