Chaleur
énorme, lourde, immobile
elle s’appuie
sur nous, sur les meubles, sur le toit
édredon géant
nous étouffe
son regard transperce la porte
elle grince
Je m’accroche à l’invisible élastique
qui va et vient dans mes narines
fil de soie
blanche
je respire avec délicatesse
lenteur
mon cœur goutte, déguste, sans bruit
imperceptiblement
il respire dans l’espace qu’il n’a pas mais qu’il imagine
Seul éclair de fraîcheur,
le reflet laiteux et nacré
de la bouilloire en aluminium.
Je me confonds avec le tapis du mur.
Je m’imprime entre deux roses
tissées à la main
(Extrait du carnet de voyage « Voyage, regards et parfums »)